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Qui était et d’où venait Pierre MIVILLE dit «Le Suisse» ?
survivants, voire à cause de l’exode rural vers St-
Claude (26). Le patronyme MIVILLE GOUVER-
NEUR disparaitra également à la fin du 18 siècle, ou
e
plus exactement il se transformera en GOUVER-
NEUR MIVELLE puis GOUVERNEUR tout court.
Les MIVILLE de Saint-Claude.
Une branche des MIVILLE de Longchaumois s’ins-
talle à St-Claude dès 1570. Le 31/10/1588, un Claude
Figure 4 : Vue aérienne de Longchaumois vers 1950 MYVILLE, d’Orcières, hameau de Longchaumois,
est ainsi affranchi, et il est ensuite reçu Bourgeois le
aussi l'ancêtre de tous les VANDELLE de la région,
12/11/1588 (27). Par contre, il ne se forme pas de sur-
dont ceux de Genève (10).
noms héréditaires à St-Claude. En effet, les surnoms
personnels de MIVILLE dit Lappin et de MIVILLE
v La suite dit Cattin n’ont pas été transmis à la descendance. Une
Pendant près de 3 siècles, aucun MIVILLE n’apparaît
branche s’installe aussi à Mignovillard (Jura), mais la
plus à Longchaumois, du moins dans aucun testament forme MIVILLE y disparait au milieu du 17 , soit
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ou acte notarié dépouillé à ce jour, et là aussi, c'est
encore plus tôt qu’à Longchaumois.
parfaitement normal.
Les MIVELLE de Mignovillard.
En effet, l'activité généalogique repose par nature sur
des documents filiatifs, à commencer par les RP, mais
Denis MIVELLE ou MIVELA, fils de Jean MIVILLE
leur début est tardif et leur conservation aléatoire. Or GOUVERNEUR de Longchaumois épouse en effet
tous les documents d'avant ne sont pas forcément filia-
une Catherine SERRETTE le 25/02/1648 à
tifs, ni même continus, et encore moins exhaustifs. Froidefontaine, hameau de ce Mignovillard, et il y fait
Ainsi pour engendrer des testaments, des actes nota-
souche. Des MIVELLE sont d'ailleurs toujours instal-
riés ou des documents fiscaux, il faut forcément un lés aujourd'hui à Mignovillard.
patrimoine, et par chance, cela avait été le cas pour les
premiers ancêtres du premier auteur (6). De même, les En résumé, la monophylétie du patronyme MIVILLE
livres de bourgeoisie demandent une migration ou un
est bien établie dans tout le Haut-Jura, à partir d'un
changement de statut, et par chance, cela avait été seul ancêtre de 1280 à Longchaumois, mais au-delà
aussi le cas pour ceux du second auteur (21).
de ces migrations proches, l'histoire et la géographie
régionales interviennent aussitôt.
Par la suite en revanche, entre le début du RP de Saint-
Claude en 1592, et à Longchaumois, le début du RP en
1656 (24), la Montre d’Armes de 1632 et les recense- Un peu d'histoire-géo franco-suisse.
ments de 1659 et 1666 (25), tous ces documents mon-
trent l'existence d'un important foyer de MIVILLE
La topographie
entre ces deux paroisses limitrophes. Les MIVILLE Comme précédemment dans le Haut-Jura (10,17), la
de Longchaumois sont même si nombreux que certai-
topographie et l'histoire sont toujours profondément
nes branches ont dû être identifiées par un surnom, imbriquées. Ainsi la figure 5 commence par rappeler
mais tous ces surnoms évolueront ensuite, et ils fini-
la topographie d'un rectangle de diagonale St-Claude
ront par disparaitre (5). À côté des MIVILLE, on trou- - Fribourg.
ve ainsi des MIVILLE dit Gouverneur, et qui devien-
dront des MIVILLE GOUVERNEUR. Les MIVILLE Le siège de l'abbaye bénédictine de St-Claude se trou-
dit Dadoz et MIVILLE dit Gendron ne dureront que
vait dans la ville même, et la paroisse urbaine englo-
quelques générations, et le patronyme MIVILLE lui- bait juste les hameaux alentours (13). Au Nord, et
même s'éteindra à la fin du 17 siècle, faute de garçons pour rester sur des noms connus, la paroisse de
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42GÉNÉALOGIE Franc-Comtoise n°161